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raphaël B.

4 mai 2016

[STRIP] 33 - La chorégraphie contre-indiquée

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27 avril 2016

[TSUGI] Une star est morte

Une note réalisée pour le tsugi de mars 2016. Hasard du calendrier, elle est encore d'actualité aujourd'hui.

13 avril 2016

[STRIP] 32 - Le salut trompeur

6 avril 2016

[STRIP] 31 - Le temps qui passe

30 mars 2016

[STRIP] 30 - La rebellitude d'antan

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23 mars 2016

[STRIP] 29 - La surdité simulée

16 mars 2016

[TSUGI] Edmond et Henriette

9 mars 2016

[STRIP] 28 - La plus jolie mélodie

8 mars 2016

[BLA BLA] The Revenant (spoilers)

D'abord, il faut être absolument clair sur ce point : l'œuvre est visuellement époustouflante. A part quelques animaux numériques ratés, et quelques halos superflus, c'est un sans faute. Le montage nous laisse le temps d'admirer des panoramas surprenants, d'une profondeur de champs et d'une beauté à couper le souffle. On tire notre chapeau au travail de repérage, parce que les environnements sont sublimes : oui, les véritables stars du film sont sans conteste ses décors. Saluons le travail impérial du chef-op surdoué Lubezki (Tree of life, Les fils de l'homme, Gravity...) qui de près comme de loin, a encore fait des miracles.

 

 

Un de mes plans préférés. Somptueux.

 

Quand la caméra d'Inarritu se rapproche, encore et encore, elle parvient à coller au plus près des personnages, plaçant le spectateur au cœur même de l'action, et d'une manière générale « à l'échelle des choses ». L'attaque de l'ours est à ce titre emblématique : on n'a rarement (jamais ?) vécu de scène  autant de l'intérieur.  La performance technique est bluffante et l'immersion totale.

 

Cependant, et comme dans Birdman, le recours massif au plan séquence masque mal un certain manque d'inspiration dans la mise en scène des hommes. L'attaque du camp, au tout début, fait d'abord forte impression, et dans un sens, est une grande réussite. Mais elle s'avère finalement assez répétitive dans son déroulé : on cadre un personnage, surprise il se fait tuer, on cadre un autre, surprise il se fait tuer, etc. Alors certes, l'action est magnifiquement cadrée et tout est chorégraphié au poil de fesses, mais le procédé sent quelque peu le réchauffé - dans les exemples récents, rappelons-nous le débarquement de The edge of tomorrow.

 

Cette impression de déjà-vu reviendra plusieurs fois au cours du film. Les scènes concernant les rapports blancs-indiens sont en réalité assez cliché (les indiens scalpent les blancs, les blancs massacrent les indiens, le gentil indien aide le gentil blanc mais se fait pendre en retour par d'autres méchants blancs, les blancs violent les indiens...), tout comme les scènes « survival », qui se bornent à réciter le cahier des charges habituel du genre : autoréparation de blessures, dégustation de viande « vive », découpe de carcasse pour bénéficier de la chaleur, ramper en bavant... Bref, le film nous montre de manière magistrale des choses qui ne sont pas si géniales que ça.

 

La promesse d'un film survival viscéral est globalement peu tenue. On sacrifie artificiellement le réalisme documentaire au profit de plans chocs et gore, qui dégoûtent et révulsent, mais nous sortent plutôt du récit qu'autre chose. Alors certes, la caméra parvient à se faufiler au plus près du personnage, mais pour nous montrer quoi ? Di Caprio qui se force à manger un poisson cru (« performance ! »), alors que son feu de camp est à deux mètres...

 

Source: Externe

 On entend d'ici là les attachés de presse :« Léonardo a vraiment mangé un poisson vivant pour cette scène, c'est vraiment un très grand acteur... »

 

 

Di Caprio est de toute façon un problème dans ce film. C'est un acteur sympathique pourtant, à la filmographie admirable, mais là, non ! Les épreuves qu'il endure ne métamorphosent ni son physique, ni son comportement : il est dès le départ sombre et sale et un peu torturé, il le restera jusqu'à la fin. Il ne perd pas de poids non plus - sans exiger la performance de The machinist, on aurait aimé voir un corps plus affaibli lors du retour au camp.  Plus décevant encore, l'éventail de ses expressions faciales est très limité et traduisent assez peu de sentiments. Quand à son langage corporel, complètement aux fraises (pour un type égorgé et recousu, il bouge la tête vraiment très, très vivement...), c'est tout simplement indigne. Bref, c'est une contre-performance, filmée de très près ce qui n'arrange rien, et qui se voit nettement éclipsée par un excellent Tom Hardy, qui méritait finalement plus que lui de recevoir un oscar.

 

Source: Externe

 "Et l'oscar est attribué aux dents de Léonardo !"

 

 

Le hasard a voulu que je regarde la même journée Bone Tomahawk, un western horrifique au budget réduit, qui présente certaines similitudes avec The revenant. Il est intéressant de voir comment, avec une technique plus traditionnelle, ce film s'en sort très bien comparé à la superproduction d'inarritu. Et pourquoi ? Parce que malgré son budget limité et sa réalisation moins « technique », les choix de S. Craig Zahler sont souvent meilleurs, notamment concernant l'écriture et l'interprétation des personnages.

 

Source: Externe

 Bone Tomahawk

 

 

Au final, le bilan de The Revenant est un peu celui de Gravity : des films respectables, admirables même parfois, qui font incontestablement avancer le cinéma par leur ambitions techniques et visuelles, mais demeurant desservis par une écriture qui peine à être aussi brillante que leur réalisation.  

2 mars 2016

[STRIP] 27 - Le petit génie

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